Philothérapie,
Éliette Abécassis

Éliette Abécassis est une auteure dont j’ai beaucoup entendu parler. Pourtant, je n’avais encore jamais ouvert un seul de ses livres, jusqu’à Philothérapie. Je remercie infiniment l’auteure pour sa confiance, ainsi que les éditions Flammarion pour l’envoi de ce roman.

Le résumé

“Puis-je vous demander pourquoi vous avez décidé de suivre cette philothérapie et ce que vous en attendez ?
– Cela va vous paraître naïf ou idiot… Je crois que je suis malade, Professeur.
– Quel genre de maladie avez-vous ?
– Je suis malade de l’amour. A chaque fois, c’est la même chose. Je vis des histoires dans lesquelles je m’enivre, je me perds et je me noie. J’en ressors de plus en plus lessivée, désespérée, avec l’impression que je ne trouverai jamais l’homme de ma vie. Je voudrais guérir, me libérer de l’amour pour commencer enfin à vivre, débarrassée à tout jamais de cette illusion mensongère.”
Eliette Abécassis raconte l’amour à l’heure du virtuel, tout en proposant dans chaque chapitre une leçon de philo, vivante et accessible, sur les déclinaisons de l’amour : le désir, la passion, la trahison…

Mon avis

Juliette sort d’une rupture. Ce n’est pas la première, sûrement pas la dernière, mais cette fois… Juliette en a marre. Elle veut se désintoxiquer de l’amour. Et pour cela, elle suit les conseils de son libraire et entreprend une philothérapie, pour tenter de se guérir de son obsession de l’amour… par la philosophie.
Voilà l’histoire de départ, à partir de laquelle Éliette Abécassis va en venir à analyser et discourir sur la place de l’amour dans nos vies, dans notre société, en particulier l’amour virtuel. Une entreprise plutôt ambitieuse mais pas mal réussie. En découvrant le pitch, je m’attendais à un roman qui décortique l’amour virtuel, dans la lignée de la mode de la bibliothérapie, dont je vous parlerai bientôt grâce à deux livres qui m’ont été offerts. Pour autant, ce n’est pas tout à fait de cela qu’il s’agit.

Si vous n’êtes pas adepte de philosophie, autant vous prévenir tout de suite : ce livre risque fort de vous déplaire. Pour autant, je tiens malgré tout à nuancer cette affirmation… Car je n’aime pas du tout la philo (je me suis tellement tiré les cheveux devant mes copies en khâgne !), et j’ai malgré tout adhéré à l’idée de départ de l’auteure. Il aura fallu m’accrocher à certains moments, les leçons m’ont paru longues (mais pas interminables, heureusement !) et je ne suis pas certaine d’en avoir retenu le message de Jean-Luc Constant, le professeur de Juliette.
Les leçons de philothérapie alternent avec la vie quotidienne de Juliette, et les conséquences de ces réflexions sur sa vie amoureuse. Des petites parenthèses de fraîcheur dans un récit plutôt lourd et réflexif.

J’ai aimé l’initiative de Juliette de se remettre en question et de prendre les devants pour se désintoxiquer de l’amour, et tenter de vivre sans. Pour autant, je n’ai pas toujours trouvé son personnage très cohérent. Je me suis beaucoup attachée à Gabriel, par exemple, et je n’ai pas nécessairement compris l’ambivalence de Juliette, entre Sandro et Jean-Luc Constant. Comme si, dans son attitude, Juliette contredisait sa démarche de philothérapie. Mais sa guérison ne peut pas se faire en un jour, j’imagine…

À travers ses nombreuses références (et le travail conséquent de l’auteure autour de ce sujet), Philothérapie est également un récit qui porte à réflexion. Quelle place accordons-nous à l’amour dans nos vies ? Et surtout, qu’est-ce qu’aimer quand l’amour est parasité par autant de facilité, de virtualité dans ses rapports à l’autre ? L’omniprésence du digital m’a vraiment poussée à m’interroger sur mon propre rapport à l’amour. Comment peut-on laisser si peu de place à la spontanité ?
La fin, quant à elle… est une ouverture sur autre chose. Pas vraiment de conclusion à ce récit, c’est peut-être ce qui me laisse l’impression que j’ignore où l’on a voulu me guider à travers cette lecture.

En conclusion

Philothérapie est un roman plein de réflexions, nourri de nombreuses idées philosophiques comme son nom l’indique. Par moments, j’ai presque eu l’impression de traverser une thèse sur la notion de l’amour chez les philosophes de renom. J’ai aimé Juliette et sa démarche pour se détacher de l’amour, je reste plus sceptique sur le message passé par l’auteure. Je referme ce roman avec un sentiment de curiosité et l’envie d’échanger à son sujet. Mention : agréable découverte !

Notation 4 Agréable à lire

La Parisienne

0 réponse

  1. Bizarrement, ce livre ne me faisait pas hyper envie… (sûrement parce que comme toi mes copies de philo de khâgne ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable – le sujet en 6h de l’ENS à savoir “Expliquer” on en parle ?)
    Tu me donnes un peu envie d’en savoir plus, mais je ne sais quand même pas si je serai vraiment conquise !

  2. Je vois beaucoup ce livre en ce moment (sur les blogs, instagram…) et j’en entends beaucoup parler ! Il m’intrigue vraiment, je finirais peut-être par le lire par curiosité 🙂

  3. J’adorais la philo au lycée, grâce à un prof vraiment doué, jeune et beau gosse, tu vois le genre ? ^^ Mais je ne suis pas vraiment tentée par ce bouquin, comme celui sur la bibliothérapie d’ailleurs. J’ai peur que ce ne soit pas assez romancé pour moi.

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