Le résumé

État de l’Ohio, dans les années 80 : le procureur Autopsy Bliss invite le diable dans sa petite ville de Breathed. Ce n’est pas un démon rouge et cornu comme dans l’imagerie populaire qui répond à cette invitation, mais Sal, un jeune garçon noir aux étranges yeux verts. La famille Bliss, qui le pense échappé d’une ferme voisine, l’accueille chez elle. Le temps d’un été, Sal partage donc la vie de Fielding, de son grand frère Grand, parfaite incarnation de l’idéal américain, de sa mère, qui craint trop la pluie pour s’aventurer dehors, de l’irascible tante Fedelia et de la vieille chienne Granny.
Mais sous ses airs de poète, le jeune homme semble semer l’agitation partout où il va. Canicule sans pareille, événements inquiétants et accidents suspects viennent attiser le climat de discrimination et de ferveur religieuse qui règne sur cet État du Midwest – jusqu’à ce que la suspicion, le fanatisme et la mort s’emparent peu à peu de la ville…

Mon avis

L’été où tout a fondu est l’une de ces lectures qui nécessite d’être digérée. On la débute, on l’engloutit, et on a besoin ensuite d’un peu de temps pour que l’impression finale se fasse. Lorsque j’ai commencé ma lecture, j’étais pleine d’attentes. Parce que ce roman succédait à Betty, parce que – comme toute la sphère littéraire – j’avais adoré Betty, parce que j’espérais ressentir les mêmes émotions en retrouvant Breathed. Pourtant, rien ne s’est passé comme prévu, et finalement, j’ai un peu retrouvé les mêmes impressions de lecture qu’avec Betty.

Le pitch de départ de L’été où tout a fondu m’a de suite emballée. On convoque le diable et un petit garçon aux yeux verts se présente en prétendant être Lucifer en personne ? J’adore ! J’étais convaincue d’entrer dans une récit réaliste, mais Tiffany McDaniel a réussi ce tour de passe-passe qui m’a fait douter de la réalité que j’avais sous les yeux. Oui, je l’avoue, je me suis demandé si ce n’était pas vraiment le diable qu’elle voulait mettre en scène, tout en déconstruisant entièrement l’image qu’on avait de lui. Je ne vous en dis pas plus sur le sujet, je vous laisserai le soin de découvrir par vous-mêmes.

Les débuts de lecture ont été laborieux. J’ai eu plus de mal encore à entrer dans l’histoire qu’avec Betty, alors que pourtant, il m’a fallu persévérer avec Betty ! Je ne me suis pas immédiatement attachée aux personnages principaux, Fielding m’a complètement laissée de marbre. C’est à ses parents et à Sal que j’ai fini par m’attacher.
Cette lecture m’a un peu perdue au début car l’autrice mélange deux modes de narration. Chaque chapitre commence par un passage au présent qui se perd aux détours des souvenirs des 13 ans du narrateur. Et comme je ne lis pas forcément chapitre par chapitre mais que je m’arrête au gré de mes envies, il m’a fallu un certain temps pour le comprendre !

Ce que je trouve dommage, c’est que le rythme est lent et l’on passe beaucoup de temps à se demander où l’autrice veut nous emmener. L’histoire se réveille en sursaut autour des 100 dernières pages qui offre un condensé d’émotions grâce auquel ce roman s’est issu jusqu’au coup de coeur. Quelle tristesse que ce ne soit qu’à la fin ! De nombreux lecteurs seront tentés d’abandonner ce roman, et ils auraient tort de ne pas persévérer. Car cette fin, mon dieu !

A travers des personnages touchants et hors du commun, dans une ville suffocante où l’on se méfie de tout et de tout le monde, Tiffany McDaniel aborde avec beaucoup de justesse des sujets difficiles et néanmoins cruciaux tels que le racisme ou la séropositivité. Et je ne peux pas conclure cette chronique sans évoquer les dernières pages qui m’ont mis une claque que je ne suis pas prête d’oublier.

En conclusion

Alors que cette lecture commençait plus laborieusement que Betty, je crois que je la garderai en tête encore plus longtemps. Je regrette une narration parfois décousue et un rythme très inégal, mais rien que pour sa fin, L’été où tout a fondu mérite d’être lu par le plus grand nombre. Si vous doutez encore : n’hésitez plus, et accrochez-vous. Je vous promets que ce roman le mérite. Quant à moi, je serai au rendez-vous pour les prochains romans de l’autrice !

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