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Les Divins Secrets des petites Yaya
Rebecca Wells

Mon aventure Charleston touche bientôt à sa fin, et vous découvrez désormais les dernières lectures que j’ai pu découvrir en tant que Lectrices Charleston 2016 🙂 Voici donc un roman atypique, qui était déjà sorti en grand format il y a longtemps, et réédité en poche cette année.

Le résumé

Une danseuse de claquettes maltraite ses enfants…” Quand Vivi Walker lit dans le “Sunday New York Times” le portrait que brosse d’elle sa fille Siddy, metteur en scène à succès, elle la renie sur le champ. Afin d’aider à renouer le dialogue entre la mère et la fille, les amies intimes de Vivi finissent par la persuader d’envoyer à Siddy son album souvenir : “Les divins secrets des petites ya-ya”.
Siddy va alors plonger dans l’univers des ya-ya, du nom cajun que les quatre amies se sont donné lors de leur folle jeunesse en Louisiane. Elle découvre un petit groupe à part, soudé par une amitié que rien n’a jamais pu affaiblir. A travers ces souvenirs fragmentés, Siddy découvre ainsi une image inattendue de l’exubérante Vivi, une femme meurtrie que seul le soutien indéfectible de ses amies a pu maintenir debout.

Mon avis

Voilà un roman que j’ai abordé avec une certaine confusion, car je ne voyais pas du tout où il allait me mener. Le résumé de quatrième de couverture, au lieu de m’aiguiller, m’a encore plus rendue sceptique car je ne comprenais pas bien l’idée de l’auteure (bon, il faut dire que je n’étais pas très réveillée non plus quand j’ai commencé cette lecture, puisque c’était un matin de juin dans l’Eurostar et que je m’étais levée à 5h. Passons.)

J’ai donc ouvert Les Divins Secrets des petites Yaya avec plein d’a priori, ne me demandez pas pourquoi ! Peut-être parce qu’à ce moment précis, j’avais besoin de légèreté, parce que je sortais de plusieurs lectures “lourdes” et sombres, peut-être parce que c’était un pavé de 550 pages et que j’avais envie de petites lectures… Vous l’avez compris, le contexte n’était pas favorable. Et les 100 premières pages ont été laborieuses.
Mais malgré ça, j’ai tenu bon et j’ai eu raison. Car j’ai été agréablement surprise par la suite des aventures des Yaya.

L’héroïne de ce roman, c’est Siddy. Ou Vivi, on ne sait pas trop. Peut-être un peu les deux. Siddy est la fille de Vivi, et tout commence lorsqu’une interview d’elle est publiée dans le Sunday New York Times, et dans laquelle elle évoque un événement marquant de sa jeunesse, lorsque sa mère l’a battue. Vivi, furieuse, décide de châtier Siddy de sa vie. Et Siddy, perdue et en pleine confusion, décide à son tour d’annuler son mariage (bon, là, je n’ai pas très bien compris le rapport, c’était plutôt un prétexte à la quête d’identité, la recherche dans le passé de ses racines, la compréhension du comportement de sa mère…) Autour de cette intrigue principale gravite, évidemment, des morceaux de la vie de Vivi et de ses meilleures amies, auto-proclamées les Yaya.

Le principal défaut de ce roman repose selon moi sur la confusion (encore ce mot !) dans les périodes temporelles évoquées par l’auteure. La narration alterne entre les points de vue (Siddy – Vivi, et parfois même les autres Yaya) et les époques, si bien qu’il faut sans cesse reconstituer la frise chronologique des épisodes évoqués.
A travers cette fresque, ce sont des événements marquants du siècle dernier qui apparaissent en toile de fond : la seconde guerre mondiale, les pensionnats religieux, la ségrégation raciale. Autant de sujets qui auraient parfois mérités d’être approfondis.

Si au début, c’est l’indignation qui portait mon jugement au sujet du personnage de Vivi, j’ai (tout comme sa fille Siddy à la lecture des divins secrets) progressivement appris à comprendre cette femme forte. Les épreuves qu’elle endure ont contribué à forger son caractère, et même s’il est difficile d’en venir à pardonner son geste envers ses enfants, nous saisissons les éléments qui l’ont conduite à de tels actes.
Voilà un roman touchant sur le cheminement d’une enfant vers la compréhension de son passé, qui apprendra à pardonner sa mère, pourtant tenue responsable des désordres de sa vie. C’est une histoire profonde sur la maternité et bien davantage encore sur les liens de l’amitié, parfois plus forts que l’amour. J’ai aimé cet hommage et cette foi sans borne que se portent les Yaya, dans une amitié si parfaite qu’il en existe tellement peu sur cette terre !

En conclusion

Les Divins Secrets des petites Yaya est un roman aux multiples facettes, abordant en toile de fond des sujets graves du siècle dernier comme la guerre, la ségrégation raciale ou encore l’autorité religieuse. C’est aussi un merveilleux hommage à l’amitié dans tout ce qu’elle a de plus précieux, et un apprentissage entre une fille qui découvre et comprend, et une mère qui se repend de ses erreurs. Une jolie histoire qui, même si elle contient quelques défauts, m’a fait passé un bon moment.

Notation 4 Agréable à lire

La Parisienne

LC 2016

0 réponse

  1. Contrairement à toi j’ai énormément d’attentes vis à vis de ce roman ,notamment parce qu’il est comparé à ceux de Fannie Flagg et que je ressens, dans son résumé, tout ce qui me plait tant d’habitude dans des romans. J’espère donc ne pas être déçue!

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