La Colline aux esclaves,
Kathleen Grissom
Ma note : 18/20
La première personne à m’avoir fait découvrir La Colline aux esclaves fut l’incroyable Pretty Books. En matière de livres, nous avons des goûts vraiment similaires, alors autant vous dire que lorsque j’ai découvert que c’était un coup de cœur pour elle, j’ai tout de suite voulu le lire. Un immense merci aux éditions Charleston de m’avoir offert cette chance !
Mon résumé
Lavinia est une enfant irlandaise, qui a fui son pays avec ses parents afin de trouver refuge en Amérique. Lorsqu’elle foule enfin le sol tant attendu, c’est seule : ses parents sont morts dans l’aventure, et son frère a été vendu en tant qu’esclave. Emmenée par le capitaine dans sa propriété à Tall Oaks, elle est immédiatement confiée à Belle, et commence une vie en compagnie des esclaves. Mais une question va rapidement se poser : quel avenir pour une Blanche élevée par des Noirs ?
Mon avis
S’il y a une chose que j’apprécie particulièrement, en ouvrant un roman, c’est de me retrouver plongée dans une scène sans explication, qui prend tout son sens au fur et à mesure de la lecture, et que l’on redécouvre à la fin… C’est ainsi que débute notre rencontre avec Lavinia, sans plus d’explications. Autant vous dire que j’étais séduite dès le départ…
Dès les premières pages, Lavinia est un personnage attachant, très mature et enfantine à la fois. Son bon cœur nous est communicatif, et nous nous prenons d’affection pour elle. J’ai par moments été dérangée par sa façon de s’exprimer : c’est la Lavinia des dernières pages qui prend la parole sur un ton soutenu, et non pas la jeune enfant que l’on rencontre au début. Mais une fois la frontière de la langue dépassée, la diégèse prend le dessus.
Les chapitres narrés par Lavinia alternent avec le point de vue de Belle. La distinction est clairement établie, non seulement par le titre qui le rappelle, mais également par le style et le vocabulaire, plus fleuri chez Lavinia, plus pauvre chez Belle. Ces deux narrations nous permettent de percevoir la même réalité à travers deux personnages différents, et par moments, nous apportent des détails supplémentaires, qui rendent d’autant plus tragiques les aventures de nos protagonistes.
L’histoire qui nous est contée n’est pas seulement celle de Lavinia. C’est aussi celle de Mama Mae, Belle, George, Ben, Mme Martha, le capitaine, Marshall, Sally, Will Stephens, Sukey, Campbell, Dory, Jaime, Elly, et tous les autres… Les personnages sont multiples, mais tous plus touchants les uns que les autres.
La vie que l’on nous retrace est empreinte d’une époque passionnante, la fin du dix-huitième et le début du dix-neuvième, siècles esclavagistes tous deux. Des destins extraordinaires, des quotidiens incroyables, des conditions de vie bien éloignées des nôtres.
Pretty Books avait comparé ce roman à La Couleur des sentiments, et je comprends ce rapprochement que je partage. Il est vrai que la thématique de la ségrégation raciale est la même, bien qu’elle soit traitée de manière radicalement différente. Les époques bien distinctes en sont très certainement à l’origine. Néanmoins, ces deux œuvres ont en commun la même peinture sociale d’une réalité difficile, méconnue, mais qui mérite d’être mise à l’honneur.
Avec quels mots vous confier à quel point j’ai adoré cette histoire de bout en bout ? J’ai pris mon temps pour la savourer, je l’ai lue à petite dose, j’en ai profité. J’ai eu un véritable coup de cœur pour ces personnages si émouvants, cette famille qui est devenue la mienne pendant quelques 400 pages.
J’ai été désespérée avec Lavinia, horrifiée par ses erreurs et le mauvais tournant qu’a pris sa vie, mais émue de sa chance et de l’amour inconditionnel qu’elle portait aux siens. Je partage avec elle cet instinct maternel, cet amour inconditionnel pour les gens qui ont croisé son chemin et marqué sa vie d’une manière positive. Mais il n’y a pas que Lavinia… car chacun des autres personnages m’a renversé le cœur d’une manière irréversible, qui marquera profondément ma petite vie de lectrice, et qui me poursuivra longtemps.
En conclusion
La Colline aux esclaves est l’un de ces magnifiques romans qu’il nous est impossible d’oublier. L’une de ces histoires qui vous transperce le cœur, et qui, une fois finie, vous hante encore et toujours. Comme si vous connaissiez intimement chacun des personnages dont vous avez partagé l’histoire pendant quelques pages. En un mot comme en cent : bouleversant.
La Parisienne
Pour ceux qui aiment bien le vieux sud: voici un livre à paraître bientôt, “Rowan Oak”, du nom de la maison de William Faulkner, en Louisiane:
http://litteratureetphilosophie.wordpress.com/2015/03/03/rowan-oak/
C’est aussi My Pretty Books qui me l’a fait connaître 🙂 Et depuis j’ai très très envie de le lire !
Je suis contente que tu aies aimé <3
🙂 J’espère sincèrement que tu le liras et qu’il t’emballera autant que nous deux !! C’est en tout cas un roman qui mérite d’être connu et lu ! 🙂 <3
Effectivement, il a l’air très bien ce livre :).
Je te le conseille chaleureusement !! 🙂
Ta chronique est vraiment très touchante, très belle et très juste. On a ressenti les mêmes émotions à la lecture de ce roman et je suis très heureuse si j’ai pu te le faire découvrir, un grand merci pour tes petits liens vers mon blog dans ta chronique, c’est adorable <3 En tout cas, c'est un livre qui m'a vraiment marquée et que je relirai un jour <3 C'est vraiment génial que tu l'aies adoré toi aussi . <3 Bisous!
C’est moi qui te remercie de me l’avoir fait découvrir ! Une chose est sûre : je peux vraiment me fier à tes goûts, car tes coups de coeur me trompent rarement 😉 <3
Au début de ta chronique, j’ai été dérangée par ton langage soutenu : diegèse, je n’ai jamais entendu ce mot 🙂
Trêve de plaisanterie, ce livre pourrait me plaire mais comme La couleur des sentiments m’attend sagement dans ma PAL, je commencerai par celui ci.
Ah, j’en suis désolée 🙁 c’est un mot que j’ai découvert en prépa, et que j’utilise souvent pour diversifier un peu ^^ ça change de “intrigue” ou “histoire” 🙂
Commence en effet par La Couleur des sentiments, et très vite !! J’espère que ça te convaincra 😉
Ça m’a amusée de reprendre ce que tu dis au sujet de Lavinia pour le reste je suis contente me voilà riche d’un nouveau mot.
Ahah 🙂 j’avais saisi le petit trait d’humour 🙂 J’en suis ravie alors 😉
C’est vraiment un roman que j’ai envie de lire depuis un moment, il a l’air vraiment très bien et je pense qu’il pourrait me plaire 🙂
Je pense aussi 😉 en tout cas je l’espère ! Je viendrai lire ta chronique avec joie, si tu te lances 🙂
Après cette chronique, on a envie que d’une chose, découvrir ce livre.
J’espère ! Il en vaut vraiment la peine 🙂
Tu m’as donné très envie de le découvrir. Très belle critique on sent bien à quel point tu as aimé!
Merci 🙂 j’espère que tu tenteras 🙂 et que ça te plaira !
J’ai adoré ce livre 🙂
Ahhh 🙂 comment ne pas l’aimer !
Le titre me plaisait bien et ta chronique m’a convaincue : aller simple pour ma PAL ^^
Yeahhh 🙂 <3
Je te rejoints quand tu dis que ce livre est bouleversant ! Je viens de le lire et pour moi c’est ce qui ressort le plus de ma lecture : les émotions que l’on ressent !!
Je suis totalement d’accord avec toi !! 🙂 Je viendrai lire ta chronique 🙂
il a l’air bien beau ce roman. Le sujet est lourd mais je pense qu’il pourrait me plaire. Je le note.
Je pense aussi 😉 je l’espère en tout cas !
Je note 😀
J’espère VRAIMENT que tu aimeras 🙂
C’est un livre que j’aimerais beaucoup lire, merci pour l’article, bon après midi
Merci de m’avoir lue 🙂 A bientôt !
Cela fait plusieurs chroniques que je lis sur ce roman ! il va vraiment falloir que je le découvre !
Ouiiii 🙂
Il a l’air vraiment bien ! 🙂 Cela fait aussi plusieurs fois que je lis des chroniques dessus, et toutes sont positives !
Il l’est !!! Tente 🙂
Ta critique me donne fortement envie de le lire !
Comme j’espère qu’il te plaira 🙂
Cela fait déjà un petit moment qu’il me tente, ton avis plus qu’enthousiaste me pousse à le lire ! (Oh et au passage, j’aime beaucoup le nouveau motif de fond de ton blog, il est très joli !!).
Merciii 🙂 tu es la première à m’en parler ! J’en avais marre de l’hiver, c’est le printemps aujourd’hui ! 🙂
Plus je vois les parutions Charleston, plus j’ai envie de craquer ! Ma maman vient de finir La plantation, qui est le préquelle des Roses de Sormerset et elle à littéralement adorée, c’est un peu dans la même thématique d’ailleurs, une plantation, juste avant la guerre de Sécession.
Je ne connaissais pas mais je note ! Je vais bientôt recevoir Fleurs sauvages là 😀 Trop hâte de m’y plonger !!
Un super roman ! 🙂
Nous sommes tout à fait d’accord 🙂
Et tu lui rend bien hommage dans ta chronique 🙂
C’est très gentil 🙂 merci !