Celui qui reste
Rhiannon Navin

Je ne me souviens pas comment ce roman a atterri dans ma pile à lire. Pourtant, lorsque j’ai décidé de faire du tri il y a quelques jours, je l’ai retrouvé et, à la lecture du résumé, ai décidé de l’en sortir rapidement. Je pressentais que j’apprécierais, et je ne me suis pas trompée.

Le résumé

Caché dans le placard de sa salle de classe avec ses camarades et sa maîtresse, Zach Taylor, le narrateur, entend des coups de feu dans le couloir de son école. Ce n’est pas la première fois qu’ils pratiquent cet exercice de confinement, mais cette fois, cela n’a rien d’un jeu. Un adolescent armé a pénétré dans l’école et, en quelques minutes, abat dix-neuf personnes, bouleversant à tout jamais le destin de la petite communauté . Et parmi les victimes, il y a le frère aîné de Zach.
Alors que la mère de Zach veut poursuivre en justice les parents du tueur, les tenant pour responsables des actes de leur fils, Zach se retranche dans un monde peuplé de livres et de dessins. Doué d’intuitions, de l’optimisme et de la détermination propres aux enfants, il décide d’aider ses proches à redécouvrir l’amour et la compassion, des vérités universelles dont ils ont besoin pour surmonter cette terrible épreuve.

Mon avis

Je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu manquer cette parution, et comment j’ai pu laisser ce roman sommeiller dans ma pile à lire aussi longtemps. Avais-je seulement pris le temps de lire le résumé ? J’en doute, car je ne vois pas comment j’aurais pu résister à la tentation de le lire rapidement.

Ce roman nous plonge dans la vie de Zach, un jeune garçon de six ans qui va survivre à une tuerie dans son école. Son grand frère, lui, n’aura pas cette chance et va malheureusement y perdre la vie.
L’histoire de cette tuerie survient brutalement, dès les premiers chapitres, et ne s’étale pas. C’est l’événement qui devient le prisme du reste de notre lecture, et pourtant j’ai trouvé cette scène très pudique et j’ai apprécié que l’autrice ne s’étale pas dans le voyeurisme.

Je trouve le résumé de ce roman extrêmement trompeur et, j’ose le dire, assez maladroit. Ce n’est qu’à plus de la moitié du roman que la mère de Zach décide de mener une action judiciaire – le résumé en dit trop. Quant à Zach… je n’ai pas réellement l’impression qu’il essaie volontairement de redonner le sourire à ses parents. Il tente juste de trouver sa place dans la nouvelle structuration de sa famille.
J’ai été très touchée par ce jeune narrateur qui apprend à gérer ses émotions comme il le peut, dans une solitude désarçonnante et avec une intelligence très émouvante. On ne peut que s’attacher à lui, et j’ai senti mon coeur se fendre lors de scènes si difficiles dans lesquelles on le sent complètement livré à lui-même, impuissant face à ce qui lui arrive.

Chaque personnage réagit à sa façon : il y a la douleur, bien sûr. Le déni, et puis… la colère. Des réactions d’adultes qui m’ont parfois transpercée le coeur pour ce pauvre Zach, complètement délaissé et qui cherche à retrouver une place à jamais différente. J’ai aussi aimé la complicité qui va progressivement se tisser avec son père, un personnage loin d’être parfait mais que j’ai apprécié malgré tout. L’autrice aborde avec pudeur des sujets un peu sensibles, sans trop en faire.

En conclusion

J’ai adoré cette lecture. Celui qui reste est un roman touchant, juste, précis, qui pose des questions très pertinentes sur la reconstruction après un drame aussi brutal et soudain. Zach est un narrateur attachant et sa naïveté rend le récit poignant. Si le sujet ne vous fait pas peur, je vous le recommande à 200%.

Mélusine

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